« Le Prd est une composante essentielle de l’opposition, mais il se veut un parti de paix, de dialogue et de tolérance » dixit Adrien Houngbédji à l'Université de vacances du PRD
Le Prd se trace une nouvelle trajectoire politique. Sous l’égide de son président Adrien Houngbédji, le parti a tenu samedi et dimanche à la salle des fêtes «Les Hortensia» au quartier Jak, sa 3è université de vacances sous le thème : «La gouvernance économique : forces et faiblesse».
Le parti qui a retrouvé son indépendance depuis son retrait de l’Un se cherche un nouvel avenir. Depuis la dernière élection présidentielle de mars 2011, le Parti du renouveau démocratique(Prd) se montre très actif. Entre journée de réflexion, séminaires et universités de vacances, le parti s’attaque aux sujets de grande préoccupation et se soustrait à l’oisiveté politique. Samedi et dimanche derniers, dans l’ambiance électrique et surchauffée et folklorique des Hortensia prise d’assaut par des milliers de militants, le parti a réfléchi sur des sujets brûlants de l’actualité comme gouvernance politique, les libertés publiques, le Pvi et la reforme de la filière coton. Et comme innovation de cette université, le parti a pu décrocher parmi ses communicateurs des ministres du gouvernement pour parler des sujets qui intéressent leurs départements ministériels. On peut ainsi citer Valentin Djènontin, ministre de l’économie maritime, des infrastructures portuaires venu parler du Pvi alors que son homologue de l’agriculture Sabaï Katé a présenté une communication sur les reformes entamées dans la filière coton. Des cadres de Bénin Contrôl, de l’Aic, de la Sonapra et de l’Insae ont aussi contribué à l’enrichissement du débat. Etait également attendu l’intervention du président Houngbédji, louangé par le président Boni Yayi lors de son interview à polémique du 1er Août mais en froid avec les autres leaders de l’opposition qui le soupçonnent d’intelligence avec le pouvoir. Et Houngbédji n’a pas esquivé son rôle de président comme lors de l’université de vacances de 2011. Il en a même profité pour clarifier une fois encore la position du parti sur l’échiquier politique nationale, réagir à certaines déclarations mais aussi lancer quelques piques à certains. Il va réaffirmer l’existence du parti, comme s’il était mort. « Le Prd est toujours là », a-t-il lâché. « Nous existons au-delà des individus », a-t-il ajouté. Allusion faite à certains barrons qui boudent le parti. C’est le cas de l’honorable Atao Hinnouho, absent à cette université, qui a créé tout récemment un mouvement et aussi du maire de Porto Novo Moukaram Océni qui, bien que présent, est en rébellion froide avec son mentor. Le président Houngbédji a rappelé l’ambition originelle du parti, celle de briguer la magistrature suprême. Le Prd croit à la victoire… et veut conquérir le pouvoir d’Etat. Il insiste sur la nécessité du dialogue après avoir constaté le blocage du dialogue politique et économique. Il saisira également cette occasion pour dissiper un malentendu qui circule depuis des années. « Le Prd est une composante essentielle de l’opposition, mais il se veut un parti de paix, de dialogue et de tolérance », a-t-il clarifié. Il met ainsi fin aux supputations qui disent que le Prd est un parti de centre. Et sur ces valeurs, Houngbédji se montre intransigeant. «Le chemin sera long et rude. N’ayons pas peur mais ne lâchons rien sur ces valeurs. La victoire est au bout du chemin », a-t-il affirmé pour conclure. Cette université de vacances a connu la présence de certains partis et leaders politiques. On pouvait citer Wallis Zoumarou et André Dassoundo de l’alliance Abt, Modeste Kérékou et Issa Salifou de l’Upr, Issa Badarou, Kamarou Fassassi, Rafiatou Karim, Béatrice Lakoussan. Les grands absents sont les leaders de l’Un avec qui le Prd partage pourtant l’opposition.
Marcel Zoumènou
03/09/2011 LNT