Tension politique au Parlement: Nago ordonne à ses gardes de battre son collègue Ahouavoébla

Publié le par Les Amis de ADRIEN HOUNGBEDJI

AHOUANVOEBLA_Augustin-PRD.jpgTension politique au Parlement: Nago ordonne à ses gardes de battre son collègue Ahouavoébla « Battez le, prenez le charge en charge ». C’est l’essentiel des propos tenus hier à l’hémicycle par le président Mathurin Nago en vue d’inciter les agents de sécurité à molester le député Augustin Ahouanvoébla qui s’insurgeait contre la procédure mise en branle en violation du règlement intérieur par le président du Parlement pour faire aboutir en l’absence des secrétaires parlementaires la décision de la Cour constitutionnelle au sujet du blocage noté dans le cadre de la désignation dans les démembrements de la Céna.

 

Il sonnait environ 12 heures au moment où le président Nago effectuait son entrée à l’hémicycle dans le but d’ouvrir la séance pour se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle pour la désignation des secrétaires parlementaires ad’ hoc en remplacement de ceux règlementairement élus. Au sujet de la question, il est resté dix minutes à attendre. L’hémicycle était presque vide. Au total sept députés en majorité de la mouvance présidentielle. A peine la séance démarrée en l’absence desdits secrétaires parlementaires, que le député Augustin Ahouavoébla effectuait son entrée dans l’hémicycle. Ayant constaté que le président Nago jouait le rôle des secrétaires parlementaires, il a fait observer que cela constituait une violation du règlement intérieur. Malgré cette alerte de l’honorable Ahouanvoébla, Mathurin Nago était demeuré fidèle à sa logique celle qui consiste à aller au bout de sa planification. Une situation qui a poussé le député contestataire à user d’une stratégie politique, laquelle consistera en cas de persistance à aller arracher la copie de la décision des mains du président de l’Assemblée nationale. On en était là quand le député Ahouanvoébla s’est levé et s’est arrêté au bas des escaliers du perchoir en réclamant à cor et à cri l’arrêt de la procédure qui viole selon ses dires les dispositions portant organisation et fonctionnement du Parlement. C’est ainsi que le président Nago emporté par la tension au sein de l’hémicycle a instruit ses agents de sécurité de prendre en charge le député Ahouanvoébla et de le battre. Ce dernier est retourné à sa place quand l’un des agents est allé lui arracher le micro dans lequel il tapait afin d’empêcher le coup de force parlementaire. Les tentatives de protestation du député n’ont point empêché Nago d’aller au bout de ses idées en affectant le dossier à la commission des lois pour étude en urgence. Il suspend alors la séance pour quelques minutes afin de permettre à la commission des lois de préparer un rapport, lequel permettra de lancer les travaux selon la logique de la haute juridiction en matière constitutionnelle. A la reprise Nago a mis en œuvre le processus de replacement des secrétaires parlementaires. Il sera donc confronté à la réalité de blocage par les députés en grande majorité et qui usaient de moult stratégies pour parvenir à l’obstruction parlementaire. La séance a été à nouveau suspendue. Avant la reprise, les députés de l’opposition ont pris d’assaut le perchoir et les sièges du président de la commission des lois et de son rapporteur. Une manière de dire non à la violation des textes et de faire échec au plan de remplacement dans les conditions dénoncées. Cette triste situation qui a placé l’institution sous haute surveillance militaire a suscité des réactions au niveau des deux tendances sans compter la clarification du commandement militaire ayant en charge la sécurité de tous les députés.

 

Nicaise AZOMAHOU

Journal 24 HEURES AU BENIN 18/02/11

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